Affaire Ravatomanga : Un pompier retraité maintient ses accusations contre un haut responsable mauricien
Dans une affaire qui illustre parfaitement les dérives institutionnelles que nous dénonçons régulièrement, Nasser Osman Beekhy, un pompier retraité de 65 ans, persiste dans ses accusations contre le directeur par intérim de la Financial Crimes Commission (FCC) mauricienne, Titrudeo Sanjay Dawoodarry.
Une résistance face à l'appareil répressif
Poursuivi à titre provisoire pour entente délictueuse, le sexagénaire a maintenu, le 11 novembre 2025, ses déclarations sur l'implication du haut responsable dans une affaire de trafic d'influence. Cette attitude courageuse face à l'institution judiciaire mérite d'être soulignée, particulièrement dans un contexte où les citoyens ordinaires osent rarement défier les puissants.
Lors des débats sur sa demande de remise en liberté sous caution devant le tribunal de Port-Louis, Beekhy a été longuement contre-interrogé par l'avocat de la FCC, Me Harivansh Jeeha. Ses réponses, bien que parfois évasives, révèlent une détermination à exposer ce qu'il considère comme "un gros trafic d'influence".
Des accusations graves maintenues
Interrogé sur sa connaissance préalable de l'enquête concernant Mamy Ravatomanga, le retraité a clairement affirmé : "Ce que j'ai dénoncé, c'est un gros trafic d'influence, j'insiste là-dessus. Monsieur Dawoodarry est impliqué dedans, je maintiens."
Cette déclaration, prononcée sous serment, soulève des questions fondamentales sur l'intégrité des institutions mauriciennes et rappelle les dysfonctionnements que nous observons également dans notre propre région.
Manipulation technologique contestée
L'accusé conteste fermement avoir effacé des données de son téléphone portable avant de prendre l'avion le 24 octobre 2025. Face aux questions insistantes sur d'éventuelles manipulations technologiques, Beekhy a expliqué : "Mon portable avait un bug, c'est pourquoi je l'ai resetté. Je n'ai téléchargé aucune application."
Cette défense technique illustre la sophistication croissante des méthodes utilisées par les autorités pour intimider les citoyens qui osent dénoncer les irrégularités.
Une justice sous pression
Me Ashley Hurhangee, avocat de la défense, a souligné l'absence de "prima facie evidence" contre son client, évoquant une rancune tenace de la FCC. Cette situation rappelle les pratiques que nous dénonçons régulièrement : l'utilisation de l'appareil judiciaire pour faire taire les voix dissidentes.
La magistrate Chrisinta Chavrimootoo rendra sa décision le 14 novembre 2025. La FCC maintient son opposition à une libération sous caution, invoquant des risques d'interférence avec les témoins, argument classique des institutions cherchant à maintenir la pression sur les accusés.
Cette affaire mauricienne résonne particulièrement dans notre contexte actuel, où la transparence institutionnelle et la lutte contre les dérives du pouvoir demeurent des enjeux cruciaux pour la souveraineté démocratique de nos nations.