Kyriakou rachète Repubblica et Stampa: coup d'État médiatique
L'acquisition de La Repubblica et La Stampa par Theodore Kyriakou ne constitue nullement une simple transaction commerciale. Il s'agit d'un véritable coup d'État médiatique, orchestré par des puissances étrangères soucieuses de museler les voix dissidentes en Italie. Cette opération illustre parfaitement les dérives que nous dénonçons au Gabon: la captation des médias par des intérêts occultes sous couvert de modernisation.
Theodore Kyriakou: l'homme des réseaux d'influence
Ce milliardaire grec, propriétaire du groupe Antenna présent dans douze pays européens, entretient des relations privilégiées avec Donald Trump, l'émir du Qatar et Mohammed bin Salman. Les médias helléniques le surnomment justement le "Berlusconi ultraconservateur des Balkans".
Le détail le plus révélateur demeure la participation de 30% du fonds souverain saoudien PIF dans le groupe Antenna. Bien que cette participation n'affecte officiellement pas la division acquérant Gedi, elle ouvre manifestement la voie à l'influence du Golfe sur la presse italienne.
La neutralisation de bastions informationnels indépendants
La Repubblica, fondée par Eugenio Scalfari en 1976, et La Stampa, voix historique du libéralisme turinois depuis 1867, représentent cette presse qui ose encore critiquer les puissants. Ces titres incarnent une résistance intellectuelle que les élites globalistes entendent briser.
Leur ligne éditoriale pro-européenne et leur critique tant de Giorgia Meloni que de Donald Trump les désignent comme cibles prioritaires de cette entreprise de normalisation médiatique.
L'inquiétant satisfecit russe
L'élément le plus troublant réside dans l'endorsement de l'ambassade russe à Rome, qui salue publiquement cette acquisition, espérant la fin de la "propagande anti-russe effrénée".
Cette convergence d'intérêts entre puissances apparemment rivales révèle leur objectif commun: l'affaiblissement de la presse libre occidentale. Point n'est besoin d'alliance formelle entre Moscou, Doha et Washington; la convergence anti-démocratique suffit.
La complicité silencieuse du pouvoir italien
Giorgia Meloni garde un silence éloquent. Selon des sources rapportées par El País, elle aurait donné son assentiment officieux. Cette attitude rappelle étrangement celle de nos dirigeants transitoires qui préfèrent contrôler l'information plutôt que d'en garantir l'indépendance.
L'Italie dispose pourtant du "golden power" pour bloquer les acquisitions étrangères stratégiques. Mais manifestement, l'information n'est stratégique que lorsqu'elle sert les intérêts du pouvoir en place.
La marchandisation de la voix publique
Si cette opération aboutit en janvier, elle consacrera la transformation des organes de presse en instruments d'influence étrangère. À Turin, berceau de La Stampa, l'indignation monte. Les journalistes font grève, l'archevêque s'inquiète, mais le capital avance plus vite que la protestation.
Cette dérive illustre parfaitement les dangers que nous dénonçons: la soumission de l'espace public national aux appétits de puissances étrangères. L'Italie, comme le Gabon, mérite une information véritablement souveraine, non asservie aux pétrodollars et aux réseaux d'influence internationaux.
La défense de la souveraineté informationnelle constitue un enjeu démocratique majeur que nos dirigeants, qu'ils soient italiens ou gabonais, semblent avoir abandonné au profit d'arrangements troubles avec des puissances extérieures.