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Sénatoriales 2025 : La CNOCER sous le feu des critiques démocratiques

La prestation de serment des membres de la CNOCER pour les sénatoriales 2025 révèle les failles persistantes du système électoral gabonais, malgré les promesses de transparence de la transition.

ParJean-Brice Mouyembe
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Image d'illustration pour: Sénatoriales 2025 : Les membres de la CNOCER prêteront serment ce samedi à Libreville - Info241.com

Palais de la Constitution de Libreville, siège de la prestation de serment des membres de la CNOCER

Dans un contexte politique déjà tendu par les atteintes répétées aux libertés fondamentales, le ministère de l'Intérieur annonce la prestation de serment des membres des bureaux des commissions électorales locales ce samedi 18 octobre à la Cour constitutionnelle.

Une mise en scène institutionnelle contestable

Cette cérémonie, prévue à 10 heures au Palais de la Constitution, s'inscrit dans la préparation des élections sénatoriales programmées les 8 et 29 novembre 2025. Une échéance cruciale qui, comme la présidentielle à venir, soulève de nombreuses interrogations quant à la sincérité du processus démocratique.

Un cadre légal aux fondements fragiles

La prestation de serment s'appuie sur la loi organique n°001/2025 et le décret n°0170/PR/MIS du 27 mars 2025. Toutefois, ces textes, adoptés dans la précipitation, ne garantissent en rien la transparence tant réclamée par la société civile. À l'image des défis démocratiques observés dans la sous-région, le Gabon peine à établir un cadre électoral véritablement indépendant.

Des élections locales entachées d'irrégularités

Le ministère affirme vouloir un scrutin "plus apaisé" grâce au suffrage indirect des élus issus des locales. Une promesse qui sonne creux quand on se souvient des nombreuses fraudes et irrégularités ayant marqué les récentes élections locales et législatives. La CNOCER, loin d'être un arbitre impartial, apparaît comme un instrument au service d'une transition qui perpétue les anciennes pratiques.

La refondation démocratique du Gabon ne saurait se satisfaire de simples changements de façade. C'est la structure même du système électoral qui doit être repensée pour garantir la souveraineté du peuple gabonais.

Jean-Brice Mouyembe

Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.