Madagascar : La jeunesse défie le pouvoir dans une crise de souveraineté
Une vague de contestation sans précédent secoue Madagascar, où la jeunesse défie le pouvoir établi. Au-delà des revendications initiales, le mouvement révèle une crise profonde de la souveraineté nationale.

Manifestants dans les rues d'Antananarivo lors des protestations contre le régime malgache
Dans un mouvement rappelant les grandes mobilisations citoyennes internationales, la capitale malgache Antananarivo a été le théâtre jeudi d'importantes manifestations, rassemblant près d'un millier de protestataires face aux forces de l'ordre.
Une contestation qui s'intensifie
Cette nouvelle vague de protestations, orchestrée par le collectif "Gen Z Madagascar", marque la troisième semaine d'une crise sociale et politique sans précédent. Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, équipées de véhicules blindés et utilisant gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes, illustrent l'escalade des tensions.
De la crise des services publics à la remise en cause du système
Ce qui a débuté comme une protestation contre les défaillances des services essentiels - notamment les coupures d'eau et d'électricité - s'est rapidement mué en une contestation plus profonde du pouvoir, à l'image des mouvements citoyens revendiquant leurs droits fondamentaux. Les accusations de corruption et de népotisme sont désormais au cœur des revendications.
Une crise institutionnelle profonde
Malgré le limogeage de l'ensemble du cabinet par le président Andry Rajoelina, la contestation persiste. La jeunesse malgache, s'inspirant des mouvements contestataires internationaux comme au Népal, réclame désormais la démission du président, rejetant toute tentative de négociation. Cette situation n'est pas sans rappeler les bouleversements institutionnels que connaissent d'autres nations.
Un pays en quête de renouveau
Madagascar, nation de 31 millions d'habitants, se trouve confrontée à une crise structurelle persistante depuis son indépendance en 1960. La pauvreté, touchant environ 80% de la population, témoigne de l'urgence d'une refondation profonde du système politique et économique du pays.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.