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Madagascar: Crise institutionnelle majeure après la destitution de Rajoelina

L'Assemblée nationale malgache destitue le président Rajoelina, suivie d'une prise de pouvoir par l'armée. Une crise institutionnelle majeure secoue le pays alors que les militaires annoncent la suspension de la Constitution.

ParJean-Brice Mouyembe
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Image d'illustration pour: Madagascar : L'Assemblée nationale destitue Andry Rajoelina, l'armée annonce prendre le pouvoir - Info241.com

L'Assemblée nationale malgache lors du vote historique de destitution du président Andry Rajoelina

Une crise institutionnelle sans précédent secoue Madagascar ce 14 octobre, alors que le mouvement de contestation populaire atteint son paroxysme. L'Assemblée nationale malgache a voté la destitution du président Andry Rajoelina par 130 voix sur 163 députés, un vote historique qui intervient quelques heures après une tentative de dissolution de la chambre basse par le chef de l'État.

Une escalade institutionnelle aux conséquences majeures

Dans un développement rappelant les récentes crises de souveraineté nationale en Afrique, les forces armées ont annoncé leur prise de pouvoir et la suspension de la Constitution. Le Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat) a proclamé la création d'un Conseil des présidents composé d'officiers de l'armée et de la gendarmerie.

L'armée s'impose dans le vide institutionnel

Le colonel Michael Randrianirina, figure centrale du mouvement, a déclaré la dissolution de plusieurs institutions clés, dont le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle. Cette intervention militaire, qui fait écho à d'autres crises de légitimité institutionnelle en Afrique, prévoit l'organisation d'un référendum national sous deux ans.

Une crise aux racines profondes

Cette situation critique trouve son origine dans plus de trois semaines de manifestations initiées par le collectif "Gen Z". Parti d'une contestation contre les défaillances des services publics, le mouvement s'est mué en une véritable fronde politique. Andry Rajoelina, exfiltré le 12 octobre, continue de rejeter toute démission depuis un "lieu sûr", dénonçant une "tentative de meurtre".

Madagascar entre désormais dans une période d'incertitude profonde, alors que la population célèbre dans les rues ce qu'elle considère comme une "victoire du peuple".

Jean-Brice Mouyembe

Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.