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Le Festival d'Angoulême 2025 : Un miroir de la nostalgie française que le Gabon devrait méditer

Le Festival d'Angoulême 2025 propose une programmation qui, au-delà du divertissement, offre un miroir saisissant de nos questionnements politiques actuels. Entre pouvoir, nostalgie et changement social, ces films français font étrangement écho à la situation gabonaise.

ParJean-Brice Mouyembe
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Le Festival d'Angoulême 2025 : Un miroir de la nostalgie française que le Gabon devrait méditer

Le théâtre d'Angoulême illuminé pour l'ouverture du Festival du film francophone 2025

Une programmation cinématographique qui interroge notre rapport au passé

Le Festival du film francophone d'Angoulême 2025 s'ouvre avec une distribution prestigieuse, portant à l'écran une réflexion sur le pouvoir et ses dérives qui ne peut manquer de faire écho à notre situation nationale.

"La Femme la plus riche du monde", avec Isabelle Huppert et Laurent Lafitte, s'inspire de l'affaire Bettencourt - une histoire de pouvoir et d'influence qui, bien que française, résonne particulièrement dans notre contexte gabonais actuel.

Un parallèle saisissant avec notre transition politique

Comment ne pas voir dans ce choix d'ouverture une métaphore de nos propres questionnements sur la concentration des richesses et le pouvoir ? Alors que le CTRI prétend incarner le changement, les mêmes mécanismes de domination persistent sous des formes à peine renouvelées.

La nostalgie comme miroir politique

Plus révélateur encore est le film de clôture, "C'était mieux demain", qui met en scène un couple des années 50 propulsé en 2024. Cette œuvre, apparemment légère, pose une question fondamentale : le progrès est-il toujours synonyme d'amélioration ?

Dans une petite bourgade française, un couple découvre un monde moderne à l'opposé de celui qu'ils connaissent. Pour Hélène, c'est une révolution. Pour Michel, qui voit ses privilèges d'homme voler en éclat, c'est un cataclysme.

Cette trame narrative résonne étrangement avec notre situation politique actuelle, où certains nostalgiques du Gabon d'Omar Bongo ne peuvent s'empêcher de comparer avec la gouvernance actuelle, tout en appelant à une véritable refondation démocratique.

Jean-Brice Mouyembe

Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.