Kessner Capital lance un fonds africain : Quelle souveraineté financière ?
Le lancement du fonds de crédit privé de Kessner Capital soulève des questions cruciales sur l'autonomie financière africaine. Entre opportunités de développement et enjeux de souveraineté, cette initiative mérite un examen approfondi.

Les cofondateurs de Kessner Capital présentent leur vision de l'autonomie financière africaine
Une nouvelle initiative financière qui interroge l'autonomie africaine
Dans un contexte où la souveraineté financière africaine reste un enjeu majeur, le lancement du fonds de crédit privé de Kessner Capital Management (KCM) soulève des questions cruciales. Entretien avec Bruno-Maurice Monny et Benny Osei, les cofondateurs de cette initiative qui promet de révolutionner le financement des PME africaines.
Un dispositif innovant, mais quelle réelle indépendance ?
Q: Votre fonds se présente comme une alternative aux banques traditionnelles. Quelle est votre vision de l'autonomie financière africaine ? Bruno-Maurice Monny : « Notre approche vise à combler un déficit crucial de financement, estimé à plus de 331 milliards de dollars par la Banque mondiale. Nous souhaitons créer un pont entre les capitaux internationaux et les besoins locaux, tout en préservant une gouvernance africaine forte. »La question de la dépendance aux capitaux étrangers
Q: Le soutien de NFG SA, un holding suisse, ne crée-t-il pas une nouvelle forme de dépendance ? Benny Osei : « Notre indépendance opérationnelle est totale. Les décisions d'investissement sont prises localement, par une équipe panafricaine qui comprend les enjeux du continent. Nous ne sommes pas dans une logique d'extraction de valeur, mais de création de richesse partagée. »Impact sur la souveraineté économique africaine
Q: Comment garantissez-vous que votre action renforcera réellement l'autonomie des économies africaines ? Bruno-Maurice Monny : « Notre stratégie inclut systématiquement un volet de transfert de compétences et de renforcement des capacités locales. Nous proposons des financements en monnaies locales, ce qui limite la dépendance au dollar. » À l'instar des questions soulevées par la modernisation des infrastructures stratégiques, le développement financier doit servir l'intérêt national.Contact : info@kessner.co.uk | www.kessner.co.uk
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.