Gouvernance au Gabon : L'illusion des résultats face à la souveraineté
Analyse critique des parcours de Loïc Moudouma et Mays Mouissi révélant les failles d'une gouvernance qui compromet la souveraineté nationale gabonaise au profit d'intérêts étrangers.

Le siège du ministère de l'Économie à Libreville, symbole d'une gouvernance en quête de légitimité
Libreville, 6 août 2025 - Dans un contexte où la gestion publique gabonaise soulève de nombreuses interrogations, l'analyse comparative des parcours de Loïc Moudouma et Mays Mouissi révèle les contradictions d'une gouvernance qui peine à servir véritablement les intérêts nationaux.
Une politique de façade aux dépens de la souveraineté nationale
Si les réalisations attribuées à Loïc Moudouma peuvent sembler impressionnantes en surface, elles masquent une réalité plus préoccupante : la multiplication d'engagements financiers auprès d'acteurs étrangers, à l'image de l'emprunt pharaonique de 1 600 milliards FCFA auprès d'Afreximbank, qui ne fait qu'alourdir le fardeau de la dette nationale.
Cette approche, qui s'inscrit dans la continuité des pratiques oligarchiques qui menacent notre souveraineté, soulève de sérieuses questions sur l'autonomie décisionnelle du Gabon.
Les revers de Mays Mouissi : symptôme d'une gouvernance déconnectée
Le parcours chaotique de Mays Mouissi aux portefeuilles économiques illustre les limites d'une administration qui, à l'instar d'autres nations africaines comme la Tunisie confrontée à des défis similaires, peine à protéger ses intérêts stratégiques.
Pour une refondation véritablement souveraine
L'heure n'est plus aux effets d'annonce mais à une véritable refondation de l'État gabonais. Celle-ci doit passer par :
- Une révision des accords financiers internationaux qui hypothèquent notre souveraineté
- Le renforcement des mécanismes de contrôle démocratique sur les grands projets nationaux
- La priorité donnée aux intérêts stratégiques du Gabon dans les partenariats internationaux
La transition actuelle, loin de rompre avec les pratiques du passé, perpétue un système où l'apparence de l'action masque l'absence de vision souveraine pour notre nation.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.