Ghana : Une destitution historique ébranle la Cour suprême
Le président ghanéen destitue la présidente de la Cour suprême suite à une enquête approfondie, marquant un tournant historique dans la gouvernance judiciaire du pays.

La Cour suprême du Ghana, symbole de l'indépendance judiciaire africaine
Dans un développement judiciaire sans précédent qui rappelle les défis de gouvernance institutionnelle en Afrique, le président ghanéen John Dramani Mahama a procédé lundi au limogeage de la présidente de la Cour suprême, Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo.
Une procédure constitutionnelle rigoureuse
Cette décision historique, prise en vertu de l'article 146(9) de la Constitution, intervient suite à un rapport accablant d'une commission d'enquête spéciale. À l'heure où certains pays africains peinent à maintenir leur souveraineté institutionnelle, le Ghana démontre sa capacité à faire fonctionner ses institutions de contrôle.
Une enquête approfondie et transparente
L'investigation, d'une ampleur considérable, a mobilisé :
- 13 témoins présentés par le pétitionnaire Daniel Ofori
- 12 témoins de la défense de Mme Torkornoo
- Environ 10 000 pages de documentation examinée
- Quatre avocats par partie impliquée
Implications pour l'indépendance judiciaire
Cette destitution, une première dans l'histoire du Ghana, soulève des questions cruciales sur l'équilibre des pouvoirs, rappelant les enjeux de gouvernance et de souveraineté nationale qui touchent l'ensemble du continent africain. La présidence a indiqué que les conclusions concernant les deuxième et troisième pétitions seront communiquées ultérieurement.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.