Ghana : Une crise institutionnelle majeure secoue la Cour suprême
Le président ghanéen destitue la présidente de la Cour suprême suite à un rapport d'enquête accablant, marquant un tournant historique dans la gouvernance judiciaire du pays.

La Cour suprême du Ghana, théâtre d'une crise institutionnelle majeure
Dans une décision sans précédent qui illustre les défis de la gouvernance judiciaire en Afrique, le président ghanéen John Dramani Mahama a procédé lundi au limogeage de Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo, présidente de la Cour suprême. Cette mesure exceptionnelle, prise en vertu de l'article 146(9) de la Constitution, intervient dans un contexte de tensions croissantes au sein de l'institution judiciaire ghanéenne.
Une procédure d'enquête approfondie
Le rapport d'une commission spéciale, présidée par le juge Gabriel Pwamang, a mis en lumière des manquements graves de la magistrate. L'ampleur de l'investigation témoigne de la rigueur procédurale : treize témoins présentés par le pétitionnaire, douze par la défense, et l'examen minutieux d'environ 10 000 pages de documentation.
Une décision aux implications profondes
Cette destitution historique soulève des questions fondamentales sur l'indépendance judiciaire et la souveraineté des institutions nationales en Afrique. Nommée seulement à l'été 2023, Mme Torkornoo devient la première juge en chef destituée dans l'histoire du Ghana.
Un message pour l'Afrique
Cette situation fait écho aux défis que rencontrent de nombreux pays africains dans leur quête de réformes institutionnelles authentiques. Elle illustre la nécessité d'un équilibre délicat entre autorité exécutive et indépendance judiciaire.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.