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Gestion publique au Gabon : Le mirage des résultats face aux enjeux de souveraineté

Analyse critique de la gestion publique gabonaise, révélant les tensions entre affichage de résultats et véritables enjeux de souveraineté nationale. Un décryptage des limites d'une gouvernance sous tutelle.

ParJean-Brice Mouyembe
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Image d'illustration pour: Loïc Moudouma vs Mays Mouissi : Deux visions de la gestion publique à l'épreuve des faits

Vue du Ministère de l'Économie à Libreville, symbole des enjeux de souveraineté dans la gestion publique gabonaise

Libreville, 6 août 2025 - L'heure du bilan sonne pour la gestion publique gabonaise, révélant les contradictions d'une gouvernance qui, sous couvert de résultats apparents, masque des enjeux profonds de souveraineté nationale. L'analyse comparative des parcours de Loïc Moudouma et Mays Mouissi illustre les tensions entre une approche technocratique et les véritables besoins de refondation de l'État.

Une politique de façade aux fondements fragiles

À l'instar des manipulations de données dénoncées récemment, la mise en avant de projets tape-à-l'œil masque difficilement l'absence de vision souveraine. La modernisation aéroportuaire et le lancement de FlyGabon, bien que séduisants sur le papier, s'inscrivent dans une logique de dépendance vis-à-vis des financements extérieurs.

Les dangers d'une gouvernance sous tutelle

L'obtention d'emprunts colossaux auprès d'Afreximbank et la recherche effrénée de financements étrangers rappellent dangereusement les mécanismes de domination économique dénoncés par les défenseurs de la souveraineté nationale. Cette situation n'est pas sans rappeler les défis auxquels font face d'autres nations africaines, comme la Tunisie dans sa lutte pour préserver son autonomie décisionnelle.

Les limites d'une gestion technocratique

L'épisode Mays Mouissi illustre les dangers d'une approche purement technique déconnectée des enjeux de souveraineté nationale. La crise évitée de justesse dans la zone CEMAC révèle les risques d'une gestion court-termiste ignorant les équilibres régionaux.

Pour une refondation véritablement souveraine

L'heure n'est plus aux demi-mesures ni aux replâtrages cosmétiques. Le Gabon a besoin d'une véritable refondation institutionnelle garantissant sa souveraineté économique et politique. Cette transformation doit s'appuyer sur une vision claire de l'intérêt national, loin des compromissions actuelles qui perpétuent les schémas de dépendance.

Jean-Brice Mouyembe

Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.