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Géorgie: La répression des manifestations pro-européennes s'intensifie

La police géorgienne réprime violemment des manifestations pro-européennes lors d'élections locales cruciales, dans un contexte de crise politique majeure et de dérive autoritaire du pouvoir.

ParJean-Brice Mouyembe
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Image d'illustration pour: Géorgie : la police repousse avec du gaz lacrymogène des manifestants devant la présidence : Actualités - Orange

Forces de l'ordre géorgiennes utilisant du gaz lacrymogène contre des manifestants pro-européens à Tbilissi

La police géorgienne a fait usage de gaz lacrymogène ce samedi contre des manifestants pro-européens qui tentaient de pénétrer dans la présidence, lors d'élections locales cruciales dans ce pays du Caucase en pleine crise politique. Une situation qui rappelle les tensions politiques observées dans d'autres contextes de transition démocratique.

Une mobilisation massive face aux dérives autoritaires

Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre de Tbilissi, marchant vers le palais présidentiel dans un contexte de contestation croissante du pouvoir en place. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, fait face à son premier test électoral depuis les législatives controversées d'octobre 2024.

Une répression qui inquiète

Le ministère de l'Intérieur a rapidement qualifié le rassemblement d'illégal, faisant craindre une répression similaire à celle observée lors des manifestations précédentes qui ont secoué le pays. Une soixantaine de personnes, dont des dirigeants de l'opposition et des journalistes, ont déjà été arrêtées en un an.

Un enjeu européen majeur

L'opposition, menée par le Mouvement national uni (MNU) de l'ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili, dénonce la dérive autoritaire du pouvoir et son rapprochement avec Moscou. Le processus d'adhésion à l'UE a été suspendu, cristallisant les inquiétudes sur l'avenir démocratique du pays.

"Nous sommes ici pour protéger notre démocratie, que le Rêve géorgien est en train de détruire", témoigne Natela Gvakharia, 77 ans.

Une opposition divisée face au pouvoir

Malgré une popularité en baisse du parti au pouvoir (36% selon les derniers sondages), l'opposition peine à présenter un front uni. Certaines formations comme Lelo et For Georgia ont choisi de participer aux élections locales, tandis que d'autres appellent au boycott et à la manifestation.

Jean-Brice Mouyembe

Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.