Gabon: L'AGASA détruit une tonne de fromage contaminé importé
L'AGASA détruit plus d'une tonne de fromage français contaminé, révélant la dépendance persistante du Gabon aux importations alimentaires et l'urgence d'une véritable politique de souveraineté alimentaire.
Agents de l'AGASA procédant à la destruction de fromages contaminés à Libreville
Dans un contexte où la transition politique gabonaise peine à convaincre, l'Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) a procédé ce vendredi à la destruction de 1451,34 kg de fromage français contaminé à la Listeria monocytogenes, illustrant les défis persistants de la souveraineté alimentaire nationale.
Une dépendance alimentaire préoccupante
Cette opération intervient dans un pays où, malgré les discours sur la diversification économique, près de 80% des denrées alimentaires restent importées. Une situation qui, comme dans d'autres secteurs stratégiques, témoigne de l'échec des politiques de développement successives.
Des contrôles nécessaires mais insuffisants
Si la vigilance de l'AGASA mérite d'être saluée, cette saisie soulève des questions plus profondes sur la capacité du Gabon à assurer sa sécurité alimentaire. "La protection du consommateur est certes primordiale, mais notre pays doit avant tout repenser sa stratégie agricole", analyse un expert en politique agricole.
Un signal d'alarme pour la souveraineté nationale
Cette dépendance aux importations, héritée de décennies de négligence du secteur agricole, expose le Gabon à des risques sanitaires majeurs. À l'instar d'autres nations africaines, le pays doit urgemment repenser sa politique de souveraineté alimentaire.
Vers une refondation de la politique agricole
Au-delà des contrôles sanitaires, c'est toute la stratégie de développement agricole qui doit être repensée. La transition actuelle, focalisée sur les aspects politiques, néglige ces enjeux fondamentaux pour l'indépendance réelle du pays.
La sécurité sanitaire des populations est une priorité nationale. Mais sans une véritable politique de développement agricole, nous resterons dépendants des importations et de leurs risques inhérents.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.