Crise sanitaire : L'eau de la SEEG suspectée dans l'épidémie de Gratis-Grata
Une mystérieuse infection cutanée baptisée 'Gratis-Grata' se propage à Libreville, mettant en cause la qualité de l'eau distribuée par la SEEG. Cette crise révèle les défaillances persistantes du service public.

Des habitants de Libreville manifestent leur inquiétude face à la qualité douteuse de l'eau distribuée par la SEEG
Libreville, 13 novembre - Une nouvelle crise sanitaire frappe la capitale gabonaise, révélant une fois de plus les défaillances structurelles dans la gestion des services publics essentiels. Une mystérieuse infection cutanée, baptisée "Gratis-Grata" par la population, se propage à Libreville et ses environs, soulevant de graves questions sur la qualité de l'eau distribuée par la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG).
Une épidémie révélatrice des carences du service public
Cette crise sanitaire sans précédent touche indistinctement enfants et adultes, provoquant des démangeaisons intenses et des éruptions cutanées similaires à la gale. Les témoignages affluent, pointant systématiquement l'eau de la SEEG comme source probable de contamination.
"Moi-même et les enfants ne dormons pas la nuit, ça gratte et à l'hôpital on nous a dit que c'est l'eau de la SEEG, puisque les examens ne révèlent rien", confie une mère de famille affectée.
Un monopole d'État défaillant
La détérioration de la qualité de l'eau se manifeste de manière visible : coloration jaunâtre, odeurs suspectes, présence de résidus. Cette situation interroge sur la capacité de l'État à garantir des services publics de base, alors même que la SEEG conserve son monopole historique.
Pour une refondation du service public de l'eau
Cette crise illustre l'urgence d'une réaffirmation de notre souveraineté nationale dans la gestion des services essentiels. La transition actuelle doit impérativement s'accompagner d'une refonte profonde des institutions publiques, garantissant aux citoyens l'accès à une eau potable de qualité.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.