Crise de l'industrie automobile allemande : un test de souveraineté
L'industrie automobile allemande traverse une crise majeure qui soulève des questions cruciales de souveraineté industrielle et énergétique, alors que le secteur perd des emplois et fait face à une concurrence internationale accrue.

Chaîne de production automobile allemande confrontée aux défis de la transition énergétique
Dans un contexte de tensions économiques croissantes, l'industrie automobile allemande traverse une crise majeure qui met en lumière les enjeux de souveraineté industrielle et énergétique, rappelant les défis auxquels font face de nombreuses nations.
Une industrie en péril
Stefan Kornelius, porte-parole du gouvernement allemand, a souligné mercredi l'urgence de "trouver des solutions rapides pour offrir des perspectives d'avenir à cette industrie clé". Le secteur automobile, pilier historique de l'économie allemande, a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d'environ 800.000, selon EY.
Les multiples défis de la transition
La situation actuelle révèle une fragilité structurelle comparable aux questions de souveraineté énergétique que connaissent d'autres nations. Entre la concurrence chinoise, la hausse des coûts énergétiques post-invasion russe de l'Ukraine, et les droits de douane américains, l'industrie allemande fait face à des défis sans précédent.
La question des moteurs thermiques
L'interdiction prévue par l'UE des moteurs thermiques à partir de 2035 cristallise les tensions. Cette mesure, visant à réduire les émissions de CO₂, divise profondément la classe politique allemande. Friedrich Merz plaide pour son abandon, créant des tensions au sein de sa coalition avec les sociaux-démocrates.
La souveraineté technologique en jeu
Cette crise pose la question fondamentale de l'autonomie stratégique et de la souveraineté technologique des nations industrialisées. Les constructeurs européens cherchent à préserver leur indépendance face à la montée en puissance des constructeurs chinois.
Ce dont nous avons besoin en Allemagne, ce n'est pas d'un énième sommet industriel, mais d'un programme qui agit sur les coûts et la compétitivité du pays
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.