Côte d'Ivoire: Tensions politiques avant la présidentielle
Le Conseil national de sécurité ivoirien interdit toute manifestation contestant les candidatures présidentielles retenues, dans un contexte de tensions croissantes avant l'élection du 25 octobre.

Forces de sécurité déployées dans les rues d'Abidjan avant l'élection présidentielle ivoirienne
Le pouvoir ivoirien interdit les manifestations contre les candidatures rejetées
Dans un contexte rappelant les récentes tensions électorales en Afrique centrale, le Conseil national de sécurité (CNS) ivoirien a décrété jeudi l'interdiction formelle de toute manifestation contestant les décisions du Conseil constitutionnel relatives aux candidatures présidentielles.
Cette mesure intervient dans un climat politique tendu, où l'opposition, à l'instar des mouvements contestataires observés au Gabon, se voit privée de plusieurs figures majeures pour le scrutin du 25 octobre.
Un dispositif sécuritaire massif
Les autorités ivoiriennes ont annoncé le déploiement de 44.000 militaires pour sécuriser le processus électoral, une démonstration de force qui témoigne des inquiétudes du pouvoir. Cette militarisation du processus électoral fait écho aux pratiques controversées observées lors des récentes élections régionales.
Une opposition muselée
Le Conseil constitutionnel n'a validé que cinq candidatures, écartant notamment Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Le président sortant Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, figure parmi les candidats retenus, soulevant des questions sur l'alternance démocratique.
"Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours", a rappelé le CNS, menaçant de sanctions légales toute tentative de contestation.
Perspectives électorales
L'élection se déroulera en un ou deux tours, selon qu'un candidat obtienne ou non la majorité absolue dès le premier tour. L'opposition, qui projetait une manifestation le 4 octobre, se trouve désormais face à un dilemme : se soumettre ou risquer la répression.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.