Politics

Côte d'Ivoire: Le pouvoir interdit les manifestations électorales

Le Conseil national de sécurité ivoirien interdit toute manifestation contestant les candidatures présidentielles retenues, dans un contexte de tensions croissantes avant l'élection du 25 octobre.

ParJean-Brice Mouyembe
Publié le
#cote-ivoire#elections-presidentielles#manifestations#alassane-ouattara#securite#democratie-afrique#tension-politique#opposition
Image d'illustration pour: Côte d'Ivoire : Manifestations interdites après le rejet de certaines candidatures à la présidentielle - Info241.com

Forces de sécurité déployées dans les rues d'Abidjan avant l'élection présidentielle ivoirienne

Dans un contexte de tensions politiques croissantes, le Conseil national de sécurité (CNS) de Côte d'Ivoire a décrété jeudi l'interdiction formelle de toute manifestation contestant les décisions du Conseil constitutionnel sur les candidatures à l'élection présidentielle du 25 octobre. Cette mesure, qui rappelle les récentes restrictions des libertés démocratiques observées dans d'autres pays africains, soulève des interrogations sur l'état de la démocratie dans le pays.

Une décision ferme face aux contestations

Le CNS a clairement énoncé que "les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours", mettant en garde contre toute tentative de contestation qui exposerait ses auteurs à des sanctions légales. Pour appuyer cette position, les autorités ont annoncé la mobilisation massive de 44.000 militaires pour sécuriser le processus électoral, une démonstration de force qui n'est pas sans rappeler les dispositifs sécuritaires controversés mis en place lors d'autres scrutins africains.

L'opposition face à l'exclusion

La décision du Conseil constitutionnel, validant uniquement cinq candidatures dont celle du président sortant Alassane Ouattara, 83 ans, a provoqué une vague de contestations au sein de l'opposition. L'exclusion de figures majeures comme Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam cristallise les tensions, alors que l'opposition prévoyait initialement une manifestation le 4 octobre.

Perspectives pour le scrutin

L'élection, prévue en un ou deux tours selon qu'un candidat franchira ou non la barre des 50% dès le premier tour, s'annonce sous haute tension. Cette situation met en lumière les défis persistants de la démocratie en Afrique de l'Ouest, où l'alternance politique reste souvent un exercice complexe.

Jean-Brice Mouyembe

Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.