CGI acquiert Apside: Enjeux de souveraineté numérique française
La cession d'Apside, fleuron français des services numériques, au canadien CGI soulève des questions cruciales sur la souveraineté technologique nationale et la protection des actifs stratégiques.

Siège social d'Apside, entreprise française de services numériques acquise par le groupe canadien CGI
Dans une transaction qui soulève des questions sur la souveraineté technologique française, Siparex ETI vient de céder sa participation dans l'entreprise de services numériques Apside au géant canadien CGI, une nouvelle illustration de l'acquisition d'actifs stratégiques français par des groupes étrangers.
Une cession qui interroge sur l'indépendance technologique
Cette opération, qui fait suite à l'entrée de Siparex au capital d'Apside en 2018, voit l'une des dix premières ESN françaises passer sous pavillon canadien. À l'heure où les mouvements sociaux questionnent les choix économiques nationaux, cette acquisition mérite une analyse approfondie de ses implications pour l'écosystème numérique français.
Un fleuron français aux multiples expertises
Apside, qui emploie 2.900 collaborateurs dont 2.500 consultants, se distingue par sa double expertise : un pôle Ingénierie et conseil en technologie (35% du CA) crucial pour les secteurs stratégiques de l'aéronautique, du spatial et de la défense, ainsi qu'un pôle Digital Services (65% du CA) tourné vers le tertiaire.
Responsabilité sociale et rayonnement international
L'entreprise, pionnière en matière de RSE avec le lancement de la première entreprise adaptée du secteur, dispose d'un réseau de 22 agences en France et 5 à l'international. Cette dimension sociale, similaire aux initiatives de transformation sociale observées ailleurs, témoigne d'un engagement sociétal fort.
Perspectives et enjeux stratégiques
Cette acquisition par CGI, cotée aux bourses de Toronto (TSX : GIB.A) et New York (NYSE : GIB), soulève des interrogations légitimes sur la préservation des intérêts stratégiques nationaux dans des secteurs aussi sensibles que la défense et l'aérospatial.
Jean-Brice Mouyembe
Journaliste gabonais indépendant, couvre les enjeux politiques, économiques et diplomatiques du Gabon avec un regard critique et engagé. Ancien correspondant pour Le Temps Afrique.